Évolution du CST
Le CST doit composer avec le rythme révolutionnaire de l'évolution technologique. Le fondement de ses activités est la technologie, qui touche l'organisme, et ses partenaires, de plusieurs façons :
Des pressions dans le sens du changement
- Les canaux de transmission des communications étrangères se multiplient. Les nouvelles techniques de communication sans fil, par fibres optiques et par Internet continuent de progresser, ce qui oblige les informaticiens et les ingénieurs du CST à accroître et étendre constamment leurs connaissances.
- Les cibles des activités de collecte de renseignements sur l'étranger, dont les groupes terroristes, ont maintenant facilement accès aux produits sophistiqués d'une industrie des télécommunications représentant plusieurs billions de dollars, y compris la technologie de chiffrement numérique, qui est disponible à titre de logiciel public sur Internet, de sorte qu'il est difficile, sinon impossible, de déchiffrer leurs communications.
- De plus en plus, des quantités énormes d'information sont acheminées sur les nouveaux canaux de communication, de sorte que le CST doit affecter un personnel très nombreux pour déceler les renseignements utiles.
- Les ministères et organismes du gouvernement canadien emploient aussi de nouveaux modes de communication interconnectés avec des systèmes informatiques contenant des renseignements de nature délicate, ou qui contrôlent des infrastructures essentielles. Ils comptent sur les experts du CST en matière de STI pour leur donner des conseils afin de protéger leurs réseaux de communication et leurs systèmes informatiques.
- Le nombre d'attaques dirigées contre les réseaux et les systèmes gouvernementaux est en hausse. Selon une estimation contenue dans une étude effectuée en septembre 2000 sur les menaces visant les sites Internet fédéraux, un site typique fait l'objet de 10 incidents de menace ou plus chaque semaine. De plus, la fréquence des attaques contre les systèmes américains provenant du Canada ou passant par notre pays commence à poser problème.
- Le nouveau Bureau de la protection de l'infrastructure essentielle et de la planification d'urgence, dont la création a été annoncée par le gouvernement en février 2001 et qui est chargé d'élaborer et de mettre en Ïuvre un plan complet de protection de l'infrastructure essentielle du Canada, comptera sur le soutien technique du CST.
Le plan stratégique du CST
Pendant l'année examinée, le CST a entrepris un important travail stratégique afin de trouver de nouvelles manières d'exécuter son mandat.
À cette fin, il a d'abord défini sa vision, soit : « être l'organisme qui maîtrise le réseau mondial d'information afin d'accroître la sécurité et la prospérité du Canada ». Ce faisant, le CST est effectivement retourné à ses origines en reconnaissant que sa force de base réside dans sa capacité de comprendre et de protéger les communications et les systèmes de communication. Sa capacité d'exploiter ces systèmes pour fournir des renseignements sur l'étranger découle de cette force de base.
Pour soutenir sa vision, le CST vise à devenir un centre d'excellence qui développera et appliquera ses compétences techniques et sa connaissance des réseaux de communication mondiale, et il compte aider le Canada à répondre à ses besoins d'information essentiels.
Le CST s'est fixé trois buts stratégiques pour les 10 prochaines années :
- être reconnu comme le centre d'excellence du gouvernement pour ce qui est de l'analyse et de l'exploitation des capacités du réseau mondial;
- protéger l'infrastructure d'information du Canada et veiller à son bon fonctionnement;
- moderniser les produits et les services du CST ainsi que leur mode de prestation.
Dans un premier temps, le CST a renforcé les liens entre ses programmes de SIGINT et de STI. Même si leurs activités ont un rapport entre elles, ces deux programmes ont toujours fonctionné indépendamment l'un de l'autre. Pour atteindre ses buts stratégiques, le CST a l'intention d'exploiter les synergies créées par le rapprochement des deux programmes. En examinant les vulnérabilités des systèmes de communication et d'information ensemble, les experts du SIGINT et de la STI mettent maintenant leur savoir en commun pour repérer les menaces visant les systèmes canadiens, ainsi que les occasions de recueillir des renseignements sur l'étranger.
En juin 2000, le chef du CST m'a présenté un exposé sur ce sujet. Par la suite, mon bureau a examiné la stratégie dans le détail avec la haute direction de l'organisme. Je ne pense pas que cela modifiera fondamentalement la façon dont j'examine les activités du CST, car je continuerai d'en juger la légalité. Entre-temps, j'ai exprimé mon appui pour cette entreprise.
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